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25 février 2012 6 25 /02 /février /2012 23:22

J'ai lu, Ce que j'en pense (3)

Le titre : Le Bois des Hommes de Fabrice Loi  aux Éditions Yago

ISBN -epub 978―2-916209-94-4

PDF Web- 278-2-916209-95-1

 

Bon titre mais pas assez représentatif : À lire au second degré, fait symboliquement référence à la noblesse et à la flexibilité souple du bois.

Pas de fautes

Bon choix des mots et bonne construction : Parfaitement maitrisée dans un style moderne

Phrases Parfois un peu longues sans nuire à l'intérêt.

La lecture est limpide parfois touffue ; ne pas lire en dilettante. Elle suscite de fortes émotions totalement justifiées. Il n’y a pas à proprement parler d’intrigue mais une trame linéaire forte. Les descriptions sont bonnes ; on s’y voit et surtout on s’y sent et les personnages sont hélas totalement crédibles.

Le style comprend forcément des éléments sociologiques vu le thème dominant mais également une atmosphère romanesque : c’est d’abord une histoire d’hommes (s) révollté (s).

L'ensemble est agréable à lire et intéressant, oh combien ! Les meilleurs moments du livre sont trop nombreux pour pouvoir être isolés. Les points les plus forts sont peut-être les séquences traitant du travail intérimaire à Paris ; les moments d’amitié au Mali; les phases désespérées d'incommunicabilité avec ses femmes.

 

Conclusion :

Le premier contact avec ce texte très dense donne à penser que l'on a affaire à un soixante-huitard qui aurait depuis, cinquante ans durant réfléchi à la condition humaine en observant au ras des pâquerettes le déroulement, l'effilochage de la vie sociale, professionnelle, économique et internationale. Il y a probablement dans ce texte des éléments autobiographiques.

L'auteur (son héros) me fait penser à un mien ami, Normalien, docteur es-lettres, et agrégé d'histoire qui après un an d'enseignement a tout envoyé promené en 1969 et s'est reconverti dans la vente de friperie sur les marchés !

C'est un livre par moment éprouvant et désespérant, sans outrances, ni voyeurisme, à lire absolument. Probablement l'un des meilleurs romans/récits de la rentrée littéraire, Plusieurs thèmes en fait s'y juxtaposent :

Au travers du personnage principal et de ses femmes aussi paumées que lui mais tous d'origine bourgeoise et nantis de diplômes, sauf la dernière, noire, malienne et excisée nous accompagnons l'errance (Paris, l'Espagne, Marseille, Bamako), la quête d'un homme “destroy” qui ne coure après rien mais  voudrait une société solidaire et simple, le bonheur, l'amour, la dignité, n'y croit pas (plus) et jette sur le monde de son époque un regard désabusé, indigné mais aussi résigné par moment. 

Il dit de la mondialisation et de ses méfaits pervers que c'est la “centrifugeuse” qui transforme la planète en un jus unique, infâme et modulable au profit d'une seule mafia minuscule richissime, privée ou étatique ; même génome, même combat : la mise en esclavage des autres !

Le portrait d'un monde déliquescent qui porte vêtements élégants, parfums couteux et dessous chics mais pue horriblement quand on descend dans ses sous-sols où grouille la misère et les tentatives de survie de dizaines de millions d'homme.

Un mouvement de bascule avec de très nombreux flash-back entre la vie à Paris, surface et surtout underground et en Afrique ; Bamako, Mali qui sous une re-colonisation rampante et Chinoise, renouvelle en pire toutes les “erreurs” du colonialisme français conduisant les populations à une identification (mondialiste) des deux villes entre elles.

Notre Héros, Yvan fil rouge du roman, ancien professeur déstabilisé, devenu par goût charpentier, intérimaire cultivé, joueur “habité” de saxophone, obsédé par sa volonté de trouver le bonheur introuvable, dépressif mais épouvantablement lucide, nous brosse un tableau hallucinant, une photo du nouvel esclavagisme mondial, prise au ras du sol au ras des hommes et de leurs misère merveilleusement exploitée au nom du dieu argent et de ses diacres le pouvoir et la puissance. Il nous montre aussi très bien les incompatibilités culturelles entre mentalité chinoise bien conditionnée et mentalité occidentale (surtout française). Il nous dit, quand semble s'achever son errance, purifié, que Marseille est un Chaos multiculturel, canaille et corrompu mais superbe et que en définitive “la musique est l'ultime apaisement”.

Un livre à acheter et lire absolument pour lui faire la place qu'il mérite. Attention s'il vous reste des capacité d'indignation et du sens moral, vous n'en ressortirez pas totalement intact.

                                                                           Jafou

 

 

Lecture critique réalisée par Jafou et déjà publiée sur le blog de jafou http://edautojafou.over-blog.com

 

Le titre : Le Bois des Hommes de Fabrice Loi  aux Éditions Yago

ISBN -epub 978―2-916209-94-4

PDF Web- 278-2-916209-95-1

 

Bon titre mais pas assez représentatif : À lire au second degré, fait symboliquement référence à la noblesse et à la flexibilité souple du bois.

Pas de fautes

Bon choix des mots et bonne construction : Parfaitement maitrisée dans un style moderne

Phrases Parfois un peu longues sans nuire à l'intérêt.

La lecture est limpide parfois touffue ; ne pas lire en dilettante. Elle suscite de fortes émotions totalement justifiées. Il n’y a pas à proprement parler d’intrigue mais une trame linéaire forte. Les descriptions sont bonnes ; on s’y voit et surtout on s’y sent et les personnages sont hélas totalement crédibles.

Le style comprend forcément des éléments sociologiques vu le thème dominant mais également une atmosphère romanesque : c’est d’abord une histoire d’hommes (s) révollté (s).

L'ensemble est agréable à lire et intéressant, oh combien ! Les meilleurs moments du livre sont trop nombreux pour pouvoir être isolés. Les points les plus forts sont peut-être les séquences traitant du travail intérimaire à Paris ; les moments d’amitié au Mali; les phases désespérées d'incommunicabilité avec ses femmes.

 

Conclusion :

Le premier contact avec ce texte très dense donne à penser que l'on a affaire à un soixante-huitard qui aurait depuis, cinquante ans durant réfléchi à la condition humaine en observant au ras des pâquerettes le déroulement, l'effilochage de la vie sociale, professionnelle, économique et internationale. Il y a probablement dans ce texte des éléments autobiographiques.

L'auteur (son héros) me fait penser à un mien ami, Normalien, docteur es-lettres, et agrégé d'histoire qui après un an d'enseignement a tout envoyé promené en 1969 et s'est reconverti dans la vente de friperie sur les marchés !

C'est un livre par moment éprouvant et désespérant, sans outrances, ni voyeurisme, à lire absolument. Probablement l'un des meilleurs romans/récits de la rentrée littéraire, Plusieurs thèmes en fait s'y juxtaposent :

Au travers du personnage principal et de ses femmes aussi paumées que lui mais tous d'origine bourgeoise et nantis de diplômes, sauf la dernière, noire, malienne et excisée nous accompagnons l'errance (Paris, l'Espagne, Marseille, Bamako), la quête d'un homme “destroy” qui ne coure après rien mais  voudrait une société solidaire et simple, le bonheur, l'amour, la dignité, n'y croit pas (plus) et jette sur le monde de son époque un regard désabusé, indigné mais aussi résigné par moment. 

Il dit de la mondialisation et de ses méfaits pervers que c'est la “centrifugeuse” qui transforme la planète en un jus unique, infâme et modulable au profit d'une seule mafia minuscule richissime, privée ou étatique ; même génome, même combat : la mise en esclavage des autres !

Le portrait d'un monde déliquescent qui porte vêtements élégants, parfums couteux et dessous chics mais pue horriblement quand on descend dans ses sous-sols où grouille la misère et les tentatives de survie de dizaines de millions d'homme.

Un mouvement de bascule avec de très nombreux flash-back entre la vie à Paris, surface et surtout underground et en Afrique ; Bamako, Mali qui sous une re-colonisation rampante et Chinoise, renouvelle en pire toutes les “erreurs” du colonialisme français conduisant les populations à une identification (mondialiste) des deux villes entre elles.

Notre Héros, Yvan fil rouge du roman, ancien professeur déstabilisé, devenu par goût charpentier, intérimaire cultivé, joueur “habité” de saxophone, obsédé par sa volonté de trouver le bonheur introuvable, dépressif mais épouvantablement lucide, nous brosse un tableau hallucinant, une photo du nouvel esclavagisme mondial, prise au ras du sol au ras des hommes et de leurs misère merveilleusement exploitée au nom du dieu argent et de ses diacres le pouvoir et la puissance. Il nous montre aussi très bien les incompatibilités culturelles entre mentalité chinoise bien conditionnée et mentalité occidentale (surtout française). Il nous dit, quand semble s'achever son errance, purifié, que Marseille est un Chaos multiculturel, canaille et corrompu mais superbe et que en définitive “la musique est l'ultime apaisement”.

Un livre à acheter et lire absolument pour lui faire la place qu'il mérite. Attention s'il vous reste des capacité d'indignation et du sens moral, vous n'en ressortirez pas totalement intact.

                                                                           Jafou


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